Située au nord-est de Libourne, Pomerol, voisine de Saint-Emilion, est la plus petite des appellations prestigieuses de Bordeaux, avec seulement 800 hectares de vignes. Son terroir d’exception est dominé par des graves argileuses sur lesquelles s’épanouissent le Merlot, cépage roi de la région et le Cabernet franc, situé quant à lui sur les graves les plus profondes. Beauregard, se trouve à l’entrée de l’appellation sur une superficie de 17,5 hectares, ce qui le classe au rang des plus grandes propriétés pomerolaises. Son parcellaire est planté de 70 % de Merlot et 30 % de Cabernet franc. En 2016, la propriété reçoit 4 % de Cabernet sauvignon qui rentreront dans l’assemblage d’ici quelques années.
Les vignes atteignent la noblesse de l’âge avec une moyenne de 35 ans et toutes les nouvelles plantations se font à très haute densité, soit 9 200 pieds / ha.
A Beauregard, les installations ont été complétement repensées. Un nouveau cuvier gravitaire de haute précision, accueille 22 cuves tronconiques en béton thermo-régulées, d’une capacité de 60 à 80 hl, permettent une vinification parcellaire extrêmement poussée. Deux chais à barrique dont l’un gravitaire, respectent les lois de l’élevage du vin dans sa plus grande conformité.
Le Château Beauregard renaît d’un savoir-faire
séculaire : créer un grand vin de Pomerol.
Un millésime éprouvant, qui a nécessité une vigilance de tous les instants mais qui sera vraisemblablement à l’origine d’un des plus Grands Vins de la propriété.
Les six premiers mois de l’année furent très pluvieux, fin Mars nous enregistrions déjà un cumul de précipitation supérieur au double de la normale. A cette humidité, la douceur de l’hiver procure un débourrement précoce. Les températures des mois suivants ralentissent l’évolution de la phénologie. La combinaison de fortes précipitations et de températures douces est à l’origine de la forte pression de maladies et notamment du Mildiou constaté au vignoble. Un travail minutieux de prophylaxie combiné à une cadence adaptée de traitement ont permis de traverser cette période sans dégât notable.
Le mois de Juillet signe la fin des précipitations pour l’été et débute alors une période de forte sécheresse. On enregistre pour les mois d’Août et Septembre des températures moyennes notablement supérieures aux normales. La contrainte hydrique nécessaire à la production de grands raisins se met alors en place progressivement…
Un évènement pluvieux début Septembre « débloque » les parcelles de jeunes vignes sur les terroirs à faible réserve en eau et favorise la fin de maturation de l’ensemble des parcelles.
Grâce à cette climatologie quasi miraculeuse, nous avons pu attendre la parfaite maturité de nos raisins pour chaque parcelle. Une maîtrise précise des rendements est nécessaire afin d’obtenir cet optimum de maturité. Les vendanges sont alors tardives et longues, nous profitions de l’été indien qui nous accompagne sur les deux premières semaines d’octobre. L’homogénéité de maturité des raisins est remarquable cette année. Après une vinification de précision qui vise à exprimer la pureté, l’équilibre, la complexité et l’élégance de notre récolte, les dégustations en cours d’élevage nous récompensent de tous les efforts fournis au cours de l’année et nous font espérer un avenir exceptionnel pour le 2016.